Le Moulin à Paroles : la revue de presse par l’équipe de Vokode, vous propose une sélection d’articles sur la technologie vocale et son écosystème
Ok Google donc Hey Grand-Mère ?
L’essor du conversationnel dans notre rapport à la technologie modifie indéniablement notre rapport avec cette dernière. C’est en tout cas ce qu’explique Manuel Vonau dans cet article. Ceci l’amène aussi à penser qu’une généralisation de ce type de rapports avec toute la décontraction et le manque de formalisme qui les caractérisent serait susceptible d’avoir un impact sur nos relations sociales. En effet, avec la recherche d’efficacité comme dénominateur commun de nos interactions avec la technologie vocale, ne serions-nous pas inconsciemment tentés d’en faire autant avec nos semblables ? À cela Google répond en instillant un minimum de savoir-vivre dans nos échanges avec Google Assistant, mais cela suffira-t-il ?
=> How Talking to Smart Speakers Might Change How We Interact with Technology and Other People
Hey Alexa, rendez-vous à la machine à café ?
L’étude « Le futur du travail » menée sur des dirigeants informatiques américains et européens et conduite par IDG pose la question de la transformation et de « l’automatisation intelligente ». En clair, il s’agit de l’introduction de nouvelles technologies dans la sphère professionnelle. Parmi celles-ci se retrouvent évidemment l’intelligence artificielle, de même que le Machine Learning. En ressort des résultats éclairants, dont cette part de 92% des cadres exécutifs qui estiment que l’automatisation participera à l’amélioration de l’expérience pour les employés. Côté relation client, ils sont 86% à croire au fait que l’intégration d’intelligence artificielle et de Machine Learning contribuera à améliorer l’expérience client. Pour autant, malgré ces chiffres traduisant un large consensus, seules 46% des entreprises ont introduit une forme d’automatisation intelligente.
Amazon vous lit autant qu’elle vous écoute
Récemment, le grand public apprenait avec plus ou moins de stupeur qu’Amazon ne ratait pas une miette des conversations captées par l’intermédiaire des enceintes connectées ou smartphone, une fois Alexa activé. En réaction, un grand nombre d’articles avaient vu le jour. Chacun y allait de son conseil pour apprendre aux utilisateurs à effacer le contenu des conversations enregistrées à leur insu. Or, c’était sans compter sur les retranscriptions automatiques de ces conversations. Ainsi, dès que l’assistant vocal capte un wake word, que ce soit « Alexa », « Echo » voire même « computer », il commence à retranscrire tout ce qu’il entend. Vous pouvez d’ailleurs en juger par vous-même en vous rendant dans l’historique des dialogues d’Alexa. On peut donc se poser la question de la probité d’Amazon quant au fait que l’utilisateur est en mesure d’effacer les enregistrements faits de ces conversations. Ceux-ci étant en fait couchés par écrit sans moyen pour l’utilisateur de les supprimer. Une pierre de plus apportée à l’édifice des détracteurs de la technologie vocale et de la réutilisation des données à caractère privé.
=> Amazon Alexa transcripts live on, even after you delete voice records
l’Amazon Echo Dot Kids, un little big brother ?
Le FTC (Federal Trade Commission) a reçu une plainte émanant d’un groupement de protection des droits de l’enfance et de groupes privés demandant à celle-ci de se pencher sur le cas du Echo Dot Kids. Ces enceintes connectées constituent le pendant de la technologie vocale à destination des plus petits. Or, au vu des récentes révélations portant sur les écoutes d’Amazon, la question du respect de l’intimité des enfants utilisant ces enceintes se pose. Le fait est que cette version de l’Echo Dot répond aux mêmes règles que les autres enceintes connectées sortant des usines de l’entreprise. Ceci pose problème quant à l’exposition de ces enfants à des actions promotionnelles en provenance des annonceurs. D’autres griefs sont d’ailleurs exposés dans la suite du recours porté par ce groupement à l’attention du FTC.
=> Alexa, does the Echo Dot Kids protect children’s privacy?
Siri se fait porte-parole des voix censurées en Espagne
Il est bon de rappeler que la technologie vocale n’est pas que synonyme d’écoutes, elle se met également au service du bien commun et de l’intérêt général. C’est en tout cas l’objectif de l’association espagnole No Somos Delito (comprendre : Nous ne sommes pas un délit). Celle-ci met en lumière une réalité méconnue : l’Espagne est un des pays pratiquant le plus de persécution culturelle à l’encontre de ses artistes contestataires ! Pas moins de 13 artistes sont emprisonnés pour avoir tenu des propos dissidents dans leurs oeuvres musicales à l’encontre du gouvernement espagnol. C’est pourquoi l’association No Somos Delito a tenu à faire appel aux services d’Ogilvy pour mettre en musique ces propos censurés. Or, qui de mieux placé qu’une intelligence artificielle ne pouvant être tenue responsable pour véhiculer ces messages ? Merci Siri.