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Découvrabilité des applications vocales : vers la fin du problème ?

découvrabilité

Les applications vocales (skills et actions) souffrent d'une problématique récurrente : celle de la découvrabilité

Les applications vocales (skills et actions) pâtissent d’une problématique récurrente : celle de la découvrabilité. Or, une récente innovation pourrait sonner le glas et la reléguer au passé. Celle-ci vient justement d’une action (application vocale Google) baptisée « What’s my zodiac sign« . Créée par Menno Zevenberger, head of conversational chez Greenhouse, elle a enregistré 8000 sessions sur l’année de sa création, en 2019.

Ce n’est rien en comparaison des stats les plus récentes : « What’s my zodiac sign » totalise désormais 1 million de sessions pour une moyenne de 150 000 utilisateurs uniques. Au quotidien, ce sont 6 000 utilisateurs qui invoquent l’application.

Menno Zevenberger sur la découvrabilité

L’idée du créateur de « What’s my zodiac sign » consistait à développer une application vocale susceptible d’être utilisée quotidiennement. Il n’en était pas à son coup d’essai, ayant déjà développé l’application Donald Duck Magazine. Celle-ci s’était a occupé la première place du podium en termes de connexion aux Pays-Bas. Elle totalisait alors 100 000 utilisateurs par mois. Il a décliné les bonnes pratiques de cette application à « What’s my zodiac sign » tant au niveau de la découvrabilité que de la rétention utilisateur.

Première bonne idée : le nom de l’application. Plutôt que de s’en tenir à des noms factuels et concis, il a consulté les mots clés les plus fréquemment utilisés. Il s’est aperçu que les recherches portant sur l’horoscope débutaient par « What’s my.. ». Pour autant, se contenter de : « What’s my horoscope » aurait été contre-productif. De fait, l’action « What’s my horoscope » existe mais Google assistant l’interprète comme une question ouverte plutôt que comme une invocation. Pour la lancer, il faut alors dire « Hey Google, talk to What’s my horoscope », ce qui est loin d’être intuitif. Sans la trigger phrase « Hey Google talk to » l’assistant considère qu’il s’agit d’une question et propose plusieurs suggestions, justement pensées pour favoriser la découvrabilité.

Or, la première de ces suggestions est… « What’s my zodiac sign ».

N’en dites pas plus !

L’intérêt de cette approche sur la découvrabilité ? Le terme « zodiac » n’est pas le plus couramment utilisé dans les recherches relatives à l’horoscope mais apparaît dans un nombre suffisant de requêtes. Google Assistant dirige donc l’utilisateur vers l’action plutôt que de lui proposer des suggestions.

En outre, l’action répond à la question de l’utilisateur, ce qui participe à sa rétention : 30 secondes, c’est la durée moyenne de connexion. D’autre part, les utilisateurs se reconnectent régulièrement. Ces deux variables poussent les algorithmes à considérer qu’elle répond à la question des utilisateurs. Ce faisant, ils considèrent la question « What’s my zodiac sign » comme déclencheuse d’une implicit invocation et redirigent vers l’action.

Ce succès a eu d’autres conséquences : en février 2020, l’action s’est hissée dans les trois meilleurs résultats de la requête “What’s my horoscope?”. Plus précisément : sur enceinte connectée elle apparaissait comme première option sur trois proposées et première option sur six proposées sur smart display.

La découvrabilité en 6 étapes :

  1. Rechercher les adverbes interrogatifs les plus récurrents pour un thème donné (généralement « quel est », « comment » ou « pourquoi »)
  2. Rechercher les mots clé les plus récurrents pour un thème donné
  3. En sélectionner un suffisamment utilisé mais pas le plus récurrent
  4. Effectuer une requête avec l’adverbe interrogatif et le mot clé choisis pour identifier une suggestion
  5. Se positionner sur la suggestion la plus recommandée par Google Assistant
  6. Bonus : apporter rapidement la réponse recherchée par l’utilisateur, particulièrement lors d’une première connexion

Le créateur de l’action s’est également penché sur la problématique de rétention utilisateur. Vous pourrez retrouver ses conseils dans un prochain article Vokode 😉

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