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Blender, un chatbot sensible ?

Nous n’avons pas pour habitude de relayer l’actualité chatbot mais le cas de Blender vaut définitivement le détour. Jusque là, le manque de « sensibilité » de la technologie limitait les échanges avec une intelligence artificielle. Sans parler de la prise en compte du contexte qui n’est pas encore au point, bien que les avancées en la matière soient spectaculaires.

Pour faire preuve d’empathie, une intelligence artificielle doit certes maitriser le contexte. Mais ce n’est pas tout : elle doit aussi déduire des informations de la communication non verbale. Par communication non verbale, il ne s’agit pas tant de langage corporel (gestes, postures, expressions faciales, etc) que de l’intonation. Or, Blender parvient à se montrer plus humain que n’importe quelle IA sans même interpréter cette communication non verbale.

Blender, une IA signée Facebook

On doit Blender à une équipe de chercheurs de Facebook. Pour l’obtention de ces résultats, ils ont utilisé beaucoup de données de formation. Ils les ont combinées à de l’empathie artificielle ainsi qu’à une personnalité affirmée et de la culture générale. Grâce à cette combinaison, une conversation avec le chatbot donne réellement l’illusion d’un échange avec un interlocuteur humain.

Résultat ? Des bribes de conversation entre Blender et un utilisateur en chair et en os sur des thèmes aussi variés que Game of Thrones ou l’éducation d’un enfant autiste. Lors d’un test utilisateur, l’échantillon sondé a jugé le niveau de la conversation supérieur à celle qu’ils avaient eu avec d’autres chatbots. Mieux : ils l’ont trouvé aussi engageante que celles qu’ils peuvent avoir avec un être humain.

Malgré quelques couacs, l’IA progresse

Interrogé sur des sujets plus complexes ou confronté à des tournures de phrase plus alambiquées, Blender peine encore. Même chose pour des échanges trop longs. La raison ? Blender génère des réponses depuis des modèles de correspondance statistique sans recours au bon sens ou à l’émotion.

L’année dernière OpenAI avait également entrainé un algorithme à même de générer des réponses convaincantes. Google avait également introduit son chatbot Meena, déjà censé converser de manière plus humaine. Blender lui est supérieur, du fait de la combinaison de trois datasets. Le premier lui confère de l’empathie, le second lui permet de s’adapter à d’autres personnalités. Quant à sa culture générale, il la tire du troisième dataset.

À quand la combinaison viable de Blender et de la technologie vocale ? C’est une chose de générer des textes convaincants et cohérents, c’en est une autre de restituer l’information en respectant les codes de la communication non verbale. Cette étape devrait être franchie rapidement au vu de la courbe exponentielle du progrès technologique, si l’on en croit la théorie de la singularité technologique.

Blender en humain digital

Pour l’heure, certains ont tenté d’associer Blender à des technologies de synthèse vocale mais le résultat n’est pas franchement convaincant. Une fois cette étape franchie, il sera difficile de mesurer la valeur ajoutée que représenterait une IA telle que Blender pour les marques. Ne serait-ce qu’au travers d’un assistant vocal capable d’adapter sa personnalité à l’humeur de son interlocuteur. Vivement.

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